45px

La cyberintimidation 

45px
Bloc texte

L’Académie de la transformation numérique ( ATN ) publie de nombreuses enquêtes pour témoigner de l’évolution technologique dans notre société. En 2022, elle publiait l’enquête intitulée La famille numérique. Cette enquête rapporte que 42 % des jeunes Québécois de 6 à 17 ans ont passé en moyenne plus de 10 heures par semaine à naviguer sur Internet en 2022, un résultat similaire à ceux obtenus en 2021 ( 42 % ) et en 2020 ( 40 % ). À titre de comparaison, la proportion de jeunes Québécois à passer en moyenne plus de 10 heures par semaine sur Internet en 2019, tout juste avant le début de la pandémie, était de 25 %1.

Dans un tel contexte, l’importance de la littératie numérique prend tout son sens.

La littératie numérique

La littératie numérique correspond à notre capacité à naviguer dans un univers de plus en plus connecté. C’est-à-dire avoir les connaissances et les compétences nécessaires pour comprendre et utiliser les technologies comme obtenir des ressources ou des informations en ligne, communiquer avec les autres sur diverses plateformes et applications, gérer ses comptes et procéder à des transactions de manière sécuritaire.

Qu’est-ce que ça signifie pour nos enfants ?
Très jeunes, nos enfants naviguent maintenant facilement à travers l’Internet. Ils apprennent à utiliser les moteurs de recherche et comprennent les médias sociaux. Mais c’est aussi savoir développer son esprit critique et utiliser les médias de manière efficace et en tant que jeunes citoyens responsables.

1) https://transformation-numerique.ulaval.ca/enquetes-et-mesures/netendances/la-famille-numerique-2022/

 

20px
Bloc image

LA CYBERINTIMIDATION, QU'EST-CE QUE C'EST ?

45px
Bloc texte

La cyberintimidation est une forme d’intimidation qui s’exerce par le biais des technologies numériques. Elle constitue de plus en plus un enjeu et une source de préoccupations dans tous les foyers québécois. Personne ne souhaite apprendre que son enfant est une victime, un témoin ou un agresseur tant dans la vie réelle que dans l’univers numérique. Alors, comment éduquer nos enfants dans une optique de prévention et de protection ? Commençons par comprendre ce qu’est la cyberintimidation, sous quelle forme elle se manifeste et les conséquences possibles liées à ce phénomène ?

45px
Bloc texte

Pour juger si une situation consiste en un conflit ou en de l’intimidation, on doit tenir compte du contexte et des motivations derrière le ou les gestes posés. On définit l’intimidation lorsqu’une personne exerce son pouvoir sur une autre dans un contexte où leur rapport de force est inégal, que ce comportement se manifeste à répétition et qu’il crée de la détresse chez la victime.

La violence est considérée comme le fait de harceler quelqu’un, de tenir à son endroit des propos menaçants, haineux, injurieux ou dégradants, qu’ils soient illustrés ou écrits.2 C’est une manifestation de force directe ou indirecte utilisée de façon intentionnelle, par un individu ou un groupe, et ayant pour objectif de léser, de blesser ou d’opprimer toute personne en s’attaquant à sa dignité, son intégrité, à son bien-être psychologique ou physique, à ses droits ou à ses biens.3

Lire l'article Simple conflit ou intimidation ?

Diverses formes de violence

  • La violence physique se manifeste généralement par des gestes tels que bousculades, coups, batailles, morsures, causant des blessures corporelles, mais aussi psychologiques aux victimes.
  • La violence verbale : menaces, injures, sarcasmes, propos médisants, etc.
  • La violence sexuelle : agression, exploitation, prostitution juvénile ou proxénétisme.
  • La violence psychologique : toute action pour avoir ou garder le contrôle sur quelqu’un.
  • Les propos haineux ou humiliants envers des personnes en raison de leur orientation sexuelle, de leur origine ethnique ou de toute autre appartenance sociale, religieuse ou raciale.



2) Service de police de la ville de Montréal - SPVM.

3) Loi sur l’instruction publique, article 13,3, Code civil du Québec.

45px
Bloc texte

Le sentiment d’anonymat, la pérennité de l’information, l’absence d’empathie et l’accessibilité aux outils numériques représentent des caractéristiques qui favorisent la cyberintimidation. Si l’intimidation constitue une forme de violence qui est vécue dans la vie réelle, la cyberintimidation, quant à elle, s’exprime à travers les technologies de l’information comme les réseaux sociaux ou les plateformes de jeux en ligne. Sa particularité majeure, c’est que la victime ne se trouve jamais à l’abri, même une fois revenue à la maison. C’est en effet très difficile sinon impossible d’échapper à cette violence, puisqu’elle peut se produire en continu et à tout moment de la journée. Le caractère incessant des agressions peut être vécu péniblement.

Généralement, les agresseurs en ligne se sentent à l’abri que procure l’anonymat du Web. Cet anonymat crée un manque d’empathie envers les victimes et augmente par le fait même le niveau de cruauté exercé par ces persécuteurs. Plusieurs n’ont pas conscience des effets dommageables que les situations de cyberagressions génèrent dans la vie réelle.

On remarque également un plus grand désengagement moral ainsi qu’une absence d’empathie de la part des cyberintimidateurs. Le fait de ne pas avoir de rétroaction immédiate peut diminuer la capacité de ces derniers à reconnaître les émotions vécues par les victimes.

45px
Bloc texte

La violence verbale ou psychologique représente la forme la plus fréquente d’intimidation sur Internet. L’exclusion, la propagation de médisances et de rumeurs, le fait de rendre public du contenu censé être privé et se faire passer pour une autre personne sont des actes très répandus. C’est sur les médias sociaux principalement que les jeunes subissent l’intimidation : Instagram, Snapchat, TikTok, YouTube, What’s app, Messenger, Facebook, etc. Au deuxième rang, on retrouve les messages textes et les courriels. La cyberintimidation peut prendre plusieurs formes comme les menaces, les insultes, les injures, les fausses rumeurs, le vol d’identité, le harcèlement, la discrimination, le dénigrement, la diffamation, la filature ou l’exclusion en ligne, etc.



45px
Bloc texte

Tous les jeunes peuvent tenir différents rôles ( victime, témoin ou agresseur ) à un moment ou un autre de son cheminement. Et toutes les personnes impliquées dans une situation de cyberintimidation peuvent subir des conséquences d’ordre physiques, psychologiques, et financières.

45px
Bloc texte

Il est difficile de déterminer un profil type entre la vicitime et l'intimidateur, mais on sait que les agresseurs agissent principalement par représailles ou pour combler un besoin de reconnaissance sociale. La quête de plaisir, de défoulement et la pression des pairs constituent également des sources de motivation. Les cyberintimidateurs peuvent également avoir été eux-mêmes des victimes dans le passé. De plus, sans tomber dans les stéréotypes de genre, on remarque que chez les filles, la cyberintimidation est souvent relationnelle, c’est-à-dire qu’elles propagent des méchancetés pour se venger de propos ou de comportements à leur endroit ou celui d’une amie. Les garçons, quant à eux, ont tendance à tourmenter les autres pour plaisanter en se moquant de la religion, de l’origine ethnique, de la culture ou de l’orientation sexuelle d’autrui. Ils ont aussi  plus tendance à harceler sexuellement en ligne.

Types d’intimidateurs

Les intimidateurs « purs » ne sont pas nécessairement des marginaux et peuvent avoir un statut social relativement élevé. Ils ont peu d’empathie réelle. Les intimidateurs victimes viennent quant à eux de milieu où règne la violence familiale ou de familles dans lesquelles ils sont brimés par des membres de leur famille.4


4)
https://habilomedias.ca/litt%C3%A9ratie-num%C3%A9rique-et-%C3%A9ducation-aux-m%C3%A9dias/enjeux-num%C3%A9riques/cyberintimidation/qui-sont-les-intimidateurs-et-pourquoi-le-font-ils

45px
Bloc texte

Sans vivre toujours dans la crainte que nos enfants soient confrontés à une situation de cyberintimidation ou qu’ils y soient impliqués de quelque manière que ce soit, on doit quand même rester attentif à certains signaux qui pourraient mettre la puce à l’oreille.

Il faut savoir que ce type de violence prend de l’ampleur à l’approche du secondaire, alors que les jeunes entrent dans l’adolescence. Cette période de vie est marquée par de grands changements sur tous les plans : physiques, psychologiques, hormonaux, sociaux, scolaires, etc. Par conséquent, on doit faire preuve de prudence, puisque plusieurs facteurs peuvent expliquer les signes que l’on perçoit chez nos enfants. De même, ils peuvent se trouver dans une situation difficile sans qu’il y ait de manifestations apparentes, d’où l’importance de toujours garder un canal de communication ouvert avec eux.

45px
Bloc image

LA PRÉVENTION DANS L'ÉDUCATION

20px
Bloc texte

Une des meilleures protections pour les enfants est assurément la qualité de la relation parents-enfants. Avoir une attitude positive et bienveillante permet d’instaurer un climat de confiance qui encoure les enfants à se confier lorsqu’ils rencontrent des difficultés.

Pour une bonne communication au sein de la famille

  • S’informer régulièrement auprès des enfants de leurs activités, de l’école et de leurs projets, des amis, etc.
  • Ne pas être trop intrusif. Respecter leur intimité et vie privée.
  • Choisir le bon moment pour aborder les sujets plus corsés.


Lire l'article Comment prévenir la cyberintimidation ?

45px
Bloc texte

Il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour ouvrir la discussion sur l’univers numérique et des comportements à adopter en ligne. Vaut mieux miser sur l’éducation dès le début, plutôt que sur la restriction. De plus, avoir soi-même de bonnes pratiques indique naturellement la voie à suivre pour nos enfants.

Les principes de base de l’éducation au numérique font partie intégrante de l’éducation : respect, empathie, consentement et vie privée. À cela s’ajoutent les saines habitudes d’utilisation des écrans. Plus ces apprentissages sont intégrés tôt, mieux ce sera, d'autant plus qu’à l’adolescence, l’activité sociale en ligne est intense.

C’est aussi important de guider nos jeunes dans leurs échanges avec les autres et de garder en tête qu’il y a une différence générationnelle qui explique en partie pourquoi nos conseils n’ont pas toujours d’influence auprès de nos enfants. Comme parents, nous devons rester ouverts d’esprit, curieux et flexibles et avoir une discussion continue sur les réalités, les bénéfices et les dangers que représente le Web. Les jeunes doivent apprendre qu’Internet est un outil formidable et accessible pour tous, mais que son utilisation doit se faire de manière pacifique

En résumé, les parents doivent accepter la présence des médias électroniques dans le quotidien de nos jeunes et leur en inculquer le bon usage plutôt que de tout interdire. Surtout que presque inévitablement, la majorité d’entre nous se retrouvent dans les faits à redonner aux enfants l’accès restreint ou total à Internet.

En tout temps, invitez-les à parler à un adulte dès qu’ils se sentent menacés. Il faut toutefois rester vigilant puisque peu de jeunes s’adresseront à un adulte dans une situation d’intimidation.

45px
Bloc texte

Une bonne gestion des écrans est déterminante pour l’épanouissement des familles et des enfants. Pour cette raison, intégrer un encadrement de l’utilisation des technologies dans les règles de vie familiale, peut-être une bonne idée. Selon l’âge des enfants, on peut même décider d’un contrat signé par tous les membres de la famille. L’important, c’est de respecter les valeurs personnelles et familiales.

Quelques principes pour réussir l’implantation de cet encadrement

  • Tenir compte de l’âge des enfants.
  • Chercher à amener les jeunes à prendre leurs propres décisions.
  • Se concentrer sur ce qui est important selon nous.
  • Avoir une discussion franche en famille sur la question.
  • Ne pas implanter cet encadrement soudainement.
  • Bien en expliquer les raisons.
  • Accepter que cet encadrement évolue avec l’âge des enfants et le développement des technologies.

Ce que peut contenir cet encadrement

  • Temps d’écran quotidien
  • En famille ( repas, activités extérieures, réunion familiale ) : on laisse de côté nos téléphones.
  • L’utilisation des appareils électroniques ne doit pas déranger la quiétude des autres.
  • Observer les règles de sécurité pour tous les comptes.
  • Garder ses informations personnelles pour soi.
  • Respecter les règles de civisme, faire preuve d’empathie, et s’exprimer clairement.
  • Demander l’autorisation et le consentement des personnes avant de publier du contenu sur lequel elles apparaissent.
  • Être ouvert, tolérant.
  • Exprimer ses émotions sans abaisser les autres.
  • Éviter de contribuer à répandre des rumeurs ou de partager des photos humiliantes d’autres personnes.
  • Cesser tout contact en ligne avec une personne qui fait preuve de violence ou d’intimidation envers soi.
  • Aviser un adulte de confiance lors de situations potentiellement dangereuses pour moi ou une autre personne.


Pour consulter un exemple d’entente d’utilisation des technologies proposé par Pause ton écran


Lire l'article Nos enfants technos

45px
Bloc texte

Pour combattre la cyberintimidation, on doit changer la culture dans laquelle elle se produit.

Un individu qui cumule plusieurs déficits sur les plans personnel, familial, social et scolaire risque davantage d’amener des comportements agressifs ou d’être pris pour victime. Inversement, renforcer ses facteurs de protection le met à l’abri.

L’estime de soi, la confiance en soi, la capacité à exprimer ses émotions sainement et à réfléchir ainsi que le développement d’habiletés sociales sont des exemples de facteurs de protections qui peuvent aider les jeunes à agir de façon respectueuse en ligne.


Lire l'article Médias sociaux, en enfer ?

45px
Bloc texte

Soutenir nos enfants dans le développement de l’estime de soi augmente leurs habiletés sociales et leur capacité à s’affirmer, ce qui permet d’accéder à des relations plus harmonieuses et une meilleure gestion des conflits. Une bonne estime de soi aide également à mettre un terme à une situation de cyberintimidation ou à se protéger de gestes éventuels. Bien qu’elle fluctue au fil du temps, l’estime de soi est un acquis majeur pour toute la vie tant d’un point de vue personnel ou professionnel.

Des exemples pour favoriser l’estime de soi chez les enfants :

  • Des activités en groupe pour avoir un sentiment d’appartenance. Nous ne sommes pas seuls. Il existe un filet social autour de soi.
  • S’épanouir dans un champ d’intérêt. Vivre des succès afin d’être fier de soi, mais aussi des échecs pour apprendre à s’en remettre.
  • Reconnaître ses forces. Être prêt à relever des défis.
  • Observer une saine collaboration entre ses parents. Avoir un sentiment de sécurité.


45px
Bloc texte

L’esprit d’entraide est une valeur importante à enseigner à nos enfants parce qu’elle leur permet de renforcer leur potentiel et leur pouvoir d’influer sur leur vie ( autonomisation ).

Lorsque le réflexe d’entraide est intégré, les jeunes agissent non seulement dans leur vie, mais dans celles des autres aussi. Concrètement, cela signifie que s’ils le peuvent, ils aident autrui et que s’ils ont eux-mêmes besoin d’assistance, ils se sentent plus à l’aise d’en demander.

Soutenir les jeunes à développer leur sens de l’entraide, c’est leur donner la chance de contribuer à instaurer et maintenir un bon climat dans leurs milieux de vie et assurer des échanges positifs et constructifs au quotidien.

Lire l'article Favoriser la coopération

45px
Bloc texte

L’empathie reste l’une des meilleures armes contre la violence entre nous. En quelques mots, l’empathie est la capacité de se mettre à la place de l’autre, de comprendre ses émotions et d’imaginer comment il peut se sentir. L’empathie nous permet de considérer les conséquences de nos actions sur autrui et donc de privilégier des manières de communiquer respectueuses. Posséder cette habileté d’ouverture envers l’autre évite souvent de devenir complice d’un acte de violence ou d’en commettre. Encourager l’empathie chez les jeunes les aide à bâtir des relations saines et positives avec leurs pairs.

Développer l’empathie

  • Échanger avec ses enfants sur ce qu’ils vivent au quotidien.
  • Les amener à identifier les émotions qu’ils ressentent, et celles d’autrui.
  • Leur apprendre les conditions favorables à une discussion bienveillante avec l’autre : être attentif au message, s’assurer qu’il soit compris lorsqu’il s’exprime, bien choisir les mots et les expressions qu’il utilise, etc.


45px
Bloc texte

La civilité et le civisme sont souvent confondus entre eux, pourtant il existe des nuances entre ces concepts, même s’ils tendent tous deux vers le bien-vivre en société.

Très jeune âge, on enseigne aux enfants à dire « merci » et « s’il-vous-plaît ». Cet apprentissage se poursuit et se complexifie en vieillissant et avec les situations auxquelles les enfants sont confrontés en grandissant.

45px
Bloc texte

«L'éthique est une réflexion sur les valeurs qui nous servent à prendre une décision et à mesurer son impact. C'est en quelque sorte réapprendre à réfléchir par soi-même, au-delà des lois, des normes et des mœurs.» André Lacroix, responsable de la chaire d'éthique appliquée de l'Université de Sherbrooke5

L’univers numérique a lui aussi son code d’éthique dans le but de définir les règles de conduite à respecter qu’on appelle la nétiquette. Par exemple : se mettre à la place des autres, être extrêmement clair dans son message, réfléchir avant de répondre, effectuer un dernier contrôle au moment d’envoyer un message. La connaissance de la nétiquette permet d’éviter des conflits et des malentendus lors d’échanges virtuels.

 5) COUTURE, Sylvie. L'éthique : le pouvoir de réfléchir, Sommets Vol. XIX No 1 - Hiver 2006.

45px
Bloc texte

S’il est primordial que les jeunes soient éduqués quant à leur utilisation d’Internet, il est essentiel qu’ils soient aussi accompagnés. Dans cette optique, les responsabilités des parents sont d’encadrer, structurer et observer le comportement de leurs enfants afin de les amener à venir se confier, au besoin.

 

Lire l'article Cadeau techno, mode d'emploi
Lire l'article Mes enfants regardent-ils trop les écrans ?

45px
Bloc texte

De nombreux thèmes sont à aborder avec les jeunes quand on parle de prévention et de sensibilisation contre la cyberintimidation. La communication non violente est une méthode à connaître pour bien communiquer avec nos enfants. Elle est fondée sur des principes d’empathie, de compassion, de coopération, de respect de soi et des autres. Elle a pour but un mieux-être, un mieux-vivre avec les autres, mais également avec soi en permettant d’avoir des relations plus apaisées.

Les bénéfices : facilite la communication et la résolution de conflits, satisfait les besoins de tous, développe un esprit de collaboration, entraîne la relation sur un terrain plus harmonieux, être plus à l’écoute de soi, de l’autre, de la situation et de son contexte.

Les défis : demande beaucoup de détermination, d’exercice, d’assiduité et d’humilité. Particulièrement dans les situations tendues où nous avons spontanément tendance à retomber dans de vieux schèmes de communication. Se mettre en état de compassion est plus difficile qu’on ne le croit.

 

45px
Bloc image

QUOI FAIRE LORSQU’IL Y A PRÉSENCE DE CYBERINTIMIDATION

20px
Bloc texte

On le sait, l’intimidation est un sujet complexe et il en est tout autant pour la cyberintimidation : intimidateurs ou victimes ? Les deux à la fois. Difficile à prédire. Il y a bien sûr les caractéristiques de chacun en plus de facteurs à considérer : social, communautaire et relationnel.

45px
Bloc texte

Les conséquences pour une personne qui commet de la cyberviolence varient et selon la situation et la gravité des comportements, cette personne pourrait être accusée d’actes criminels. Dès l’âge de 12 ans, des dispositions sont prévues au Code criminel pour des crimes se produisant dans le cyberespace.

Outre la cyberintimidation, les actes suivants sont passibles de sanctions criminelles 5:

  • Le faux message : transmettre un message contenant des faussetés avec l’intention de nuire ou d’alarmer quelqu’un.
  • La menace : tenir des propos ou poser des gestes qui font peur à l’autre.
  • La propagande haineuse : tenter d’influencer l’opinion de quelqu’un en matière de sexisme, racisme, homophobie, etc.
  • Le libelle diffamatoire : Publier une ou des informations pouvant nuire à la réputation d’une personne ;
  • Les crimes sexuels : publier ou diffuser des photos comportant de la nudité et impliquant notamment des personnes mineures.
  • L’incitation au suicide.



5)Tétreault, C. (2018). Jeunes connectés, parents informés : pour une utilisation saine et sécuri­taire des technologies. Montréal : Éditions Midi trente.

45px
Bloc texte

Lorsqu’un jeune subit de la cyberintimidation, il se montre souvent réticent à dévoiler cet aspect de sa vie à ses parents, puisqu’il craint de se faire retirer son accès à Internet et à ses appareils. Notre réflexe d’enlever ces accès est normal, mais notre enfant est une victime et non un coupable. Cependant, il vaut mieux axer nos interventions sur le soutien, la compréhension et la capacité de réagir. Un climat de confiance, de respect et d’écoute incite davantage le jeune à s’ouvrir.

Il faut aussi savoir que légalement, dans le milieu scolaire, les adultes qui travaillent à l’école doivent intervenir lorsque la sécurité et le bien-être des jeunes sont compromis. Le personnel scolaire doit utiliser la même approche envers tous les élèves en portant une attention aux élèves présentant des besoins particuliers.6

Comme parents, si on croit ou on sait que notre enfant est victime d’intimidation, il est important de lui faire savoir qu’il peut nous accorder sa confiance pour ne pas y faire face seul. Sans soutien adéquat, ces jeunes peuvent développer des problèmes d’adaptation scolaire ou même avoir des idées suicidaires.



[1] GuideparentsavecenfantsconfrontessituationsviolenceintimidationFCPQ

45px
Bloc texte

Apprendre que son enfant commet ou a commis des gestes de violence est très difficile à entendre. Et apprendre qu’il l’a fait dans l’univers numérique peut accentuer ce désarroi puisque que ce ne sont pas tous les parents qui connaissent et comprennent cet environnement bien particulier ou qui s’y sentent à l’aise. Tout change à une vitesse folle sur Internet et il difficile de suivre la parade.

Bien souvent, les jeunes intimidateurs, perçus comme moins sympathiques par leur entourage et leurs pairs, reçoivent moins de soutien. Ils sont ainsi plus à risque de ne pas recevoir d’aide et de demeurer isolés socialement avec le temps. Sans soutien, les intimidateurs sont plus à risque à l’âge adulte d’intimider leurs pairs au travail, dans les loisirs, ou dans leur couple.

C’est pourquoi il est souhaitable de faire l’effort de rester informés pour prévenir la cyberintimidation et être capable de prendre les mesures adéquates au besoin.

45px
Bloc texte

Pour décider s’ils interviennent lorsqu’ils sont témoins d’une situation de cyberintimidation, les jeunes sont influencés par leur code moral personnel, d’où l’importance de les sensibiliser à l’influence qu’ils peuvent avoir. Les jeunes sous-estiment souvent les torts que peut causer l’intimidation, sans oublier que les témoins sont, en quelque sorte, des victimes collatérales. L’exposition à la violence peut affecter leur sentiment de sécurité à l’école. Selon certaines études, les jeunes témoins seraient plus à risque de développer des comportements violents et des problèmes d’adaptation scolaire que les victimes elles-mêmes. Devenir un acteur positif dans la situation permet d’inverser cette tendance.

Il est important de rappeler aux enfants que les cyberintimidateurs ont besoin d’un auditoire. Sans celui-ci, ils ont moins de pouvoir sur leur victime. Les témoins font partie intégrante de l’intimidation : « Qui ne dit mot consent…  » Comprendre ça les aide à assumer le rôle important qu’ils peuvent avoir à jouer.

45px
Bloc image

CONCLUSION

20px
Bloc texte

Développer des aptitudes et des comportements comme l’ouverture aux autres, l’empathie, l’acceptation et le respect des différences, la saine résolution de conflits, l’égalité des droits et la dignité de chacun sont des facteurs de protection pour nos enfants.

Que notre enfant soit victime, intimidateur ou témoin, s’il se confie à nous, on doit le remercier de la confiance qu’il vous accorde, l’écouter attentivement et réfléchir avec lui sur la conduite à adopter.

Cela étant dit, peu importe comment notre enfant est touché par ce phénomène, il n’est pas seul, et nous non plus. Des structures d’aide et des ressources existent pour accompagner les parents. Il n’est jamais trop tard pour soutenir son enfant, qu’il soit témoin, victime ou agresseur. Finalement, notre encadrement constitue un facteur de protection qui accroît la capacité de résilience et contribue à faire de nos jeunes des citoyens affirmés.

45px
45px
45px
45px