L'annonce de la séparation
Ce moment est difficile pour tout le monde. Parents, enfants, entourage, tous doivent faire preuve d'adaptation, de flexibilité et d'ouverture afin que l'intérêt des enfants soit mis au centre des priorité dans la mesure du possible.
Il est très important de bien vous préparer pour annoncer cet événement marquant dans la vie d’un enfant. Il ne faut pas se le cacher, c’est un drame pour tous. Essayez de créer un moment où votre enfant se sent bien et en sécurité, par exemple, à la table de la cuisine. Acceptez qu’il se retire, comme aller dans sa chambre, s’il a besoin d’être seul pour digérer cette nouvelle. Un lieu intime permet de laisser place aux émotions qui surgissent. Choisissez bien vos mots ; la vérité dans la simplicité.
Il vous faut le rassurer et lui transmettre la certitude que vous serez toujours là, tous les deux, pour lui. Cette discussion est un dur moment à passer, mais c’est une marque de respect que vous portez envers lui. Cette approche risque moins de troubler votre enfant. Vous avez tous un deuil à vivre. Mais pour son bien, l’enfant doit être accompagné par ses deux parents.
L'enfant a besoin d'entendre ses deux parents. Idéalement, ces derniers devraient réfléchir et se préparer ensemble, même si c’est une tâche difficile dans un tel contexte. Le message doit être cohérent et les parents doivent choisir leurs mots, pour éviter les contradictions et écarter les blâmes. Leurs mots s'adressent à l'enfant uniquement et ne devraient donc contenir aucun reproche entre les parents. Si l'un des deux est absent, l'enfant pourrait interpréter cette situation négativement et s’inquiéter davantage.
Il arrive parfois, dans certains contextes, que ce soit impossible que les deux parents soient présents. Celui qui est avec l’enfant doit tout de même éviter de blâmer l’autre adulte.
Le temps le plus propice, c’est lorsque la décision est définitive, et que les plans sont faits. Les enfants, même très jeunes, se rendent compte assez rapidement qu’il y a quelque chose qui change dans la relation entre leurs parents. Il peut être sage, dans un premier temps, de répondre à leurs interrogations. Si l’échéance du déménagement ou de la vente de la maison approche et qu’ils n’ont posé aucune question, alors il est temps d’aborder le sujet franchement. Il est peu souhaitable de les laisser dans l’ignorance face aux événements à venir.
Le message essentiel à livrer à vos enfants doit se concentrer sur le fait que papa et maman ne sont plus des amoureux, mais que vous demeurez leurs parents et que ça ne changera jamais. L’amour que vous leur portez est là pour toujours ! Ils n’ont pas à connaître les détails ou les causes de la rupture, même s’ils ont pu être témoins de situations conflictuelles. Il est aussi important de leur indiquer qu’ils ne sont en aucun cas responsables de cette rupture, que c’est une décision d’adultes uniquement et que vous ferez tout ce qui est possible pour que ces changements se fassent pour le mieux pour tous et pour eux en particulier. Demeurez disponibles en tout temps pour écouter et répondre à leurs questions.
Les enfants, pour bien se développer, ont besoin la présence de leurs deux parents, et à plus forte raison, lors de la séparation. Ils devront obligatoirement vivre des transitions d’une maison à l’autre. Entre adultes, vous devez vous entendre sur le fait que, quoi qu’il arrive, leurs intérêts seront privilégiés. Un conseil : parlez-leur de choses concrètes. Au début, c’est souvent ce qui les fera le plus réagir. Où allons-nous habiter ? Resterons-nous à la même école/CPE ? Où seront nos jouets ? Quand allons-nous voir chaque parent ? Nos vêtements ? Nos sports ? Nos amis ? Que va-t-il se passer avec le chat ? Utilisez, par exemple, un calendrier visible pour tous, et que vous colorierez pour indiquer quand auront lieu les transitions et ainsi aider les enfants à s’y retrouver.
Souvent, les enfants auront déjà ressenti des changements dans le climat familial : entendre ses parents se disputer, ou voir qu’ils ne dorment plus dans le même lit, etc. L’annonce de la séparation vient alors confirmer leur perception, ce qui peut les rassurer, malgré la mauvaise nouvelle. L’important, c’est de leur expliquer qu’ils ne sont pas la cause de la rupture et d’éviter qu’ils éprouvent de la culpabilité et qu’ils modifient ses agissements inutilement. La plus grande préoccupation des enfants demeure centrée sur le quotidien : la maison, la garderie, l’école, les amis, y aura-t-il des changements et quels seront-ils ?
Face à la séparation, les enfants peuvent vivre plusieurs émotions ou conflits intérieurs : loyauté, deuil, blâme envers ses parents. Chez l’enfant de douze ans et moins, c’est en expérimentant cette nouvelle réalité qu’il réagira : par la colère, la tristesse, l’anxiété ou des comportements régressifs. Il manifestera des attitudes différentes à l’école ou à la maison (être plus introverti ou plus excité qu’à l’habitude par exemple). Une discussion ouverte est alors souhaitable. Le fait de connaître des amis qui vivent la même situation l’aidera aussi à se construire une image concrète de ce que sera le futur pour lui.
L’adolescent de son côté choisira souvent un parti pour ainsi éviter l’instabilité inévitable à la séparation. Il sera aussi plus « direct » dans ses propos en exprimant sa peine. Il faut prendre soin d’entendre et comprendre son message. À tout âge, l’enfant souhaite secrètement que ses parents reviennent ensemble.
Vous devez déclarer obligatoirement, par téléphone, votre séparation aux deux paliers gouvernementaux, provincial et fédéral. N’hésitez pas à poser des questions puisqu’il y a toutes sortes de programmes d’aide auxquels vous pourriez avoir droit en raison de votre nouvelle situation. Passer de deux salaires à un seul dans la maison peut impliquer une grande réorganisation budgétaire. Si vous êtes admissibles, vous n’aurez qu’à remplir quelques formulaires à retourner par la poste. Vous devrez habiter trois mois à des adresses distinctes pour que votre séparation soit considérée comme valide aux yeux des gouvernements, par exemple pour le rajustement des rentes de votre enfant.
Il existe aussi un service gratuit de médiation familiale, pour les couples ayant un ou des enfants. La médiation est une démarche volontaire des deux parties, pour négocier les modalités de la séparation comme la garde des enfants, le partage des biens, la pension alimentaire, etc. Ce service permet d’éviter un processus judiciaire difficile, long et coûteux.
POUR UNE CONSULTATION
(514) 525 2573 | 1 (866) 329 4223
consultation@premiereressource.com