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Les modalités de garde partagée 

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Il y a autant de possibilités que de famille. Rappellez-vous que lorsque vous prenez une décision, elle n'est pas éternelle. Donnez-vous le droit de prendre du temps pour réfléchir et évaluer les besoins de tous. N'hésitez pas à demander de l'aide aux professionnels compétents pour éclairer vos choix.

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Il existe autant de types de gardes partagées que de familles. Voici celles qui sont toutefois les plus connues :

La garde exclusive : La garde est exclusive si les enfants passent plus de 60 % de l'année avec un seul de leurs parents (c'est-à-dire plus de 219 jours par année). Dans le cas d'une garde exclusive, le parent qui n'a pas la garde a des droits d'accès (aussi appelés « droits de sortie » ou « droits de visite »). Ces droits permettent à ce parent d'avoir des contacts avec les enfants. Les droits d’accès peuvent se décliner de toutes sortes de combinaison, par exemple : une fin de semaine sur deux ou une fin de semaine sur deux et un ou deux soirs par semaine ou deux fins de semaine sur trois, etc. Les vacances estivales, Noëls et les autres jours fériés doivent aussi être considérés.

La garde partagée : La garde est partagée (ou « alternée ») lorsque les enfants sont entre 40 % et 60 % de leur temps avec chacun de ses parents (c'est-à-dire entre 146 et 219 jours par année). La garde partagée assure aux deux parents une présence dans la vie des enfants. Lorsqu’il y a garde partagée, il est préférable d’habiter à proximité pour simplifier les déplacements entre les maisons et le milieu éducatif où vos enfants iront quotidiennement. Ils pourront ainsi maintenir un contact avec leurs amis. De plus, il est important d’établir une bonne communication entre adultes et de se rappeler que l’intérêt des enfants demeure l’élément central dans la décision du type de garde et de ses modalités. Là aussi, la garde partagée peut se décliner de toutes sortes de façons : soit une semaine sur deux (formule dite 7/7), en déterminant quelle sera la journée de changement de garde, soit selon la formule 2/2/3 (aussi appelée 5/2/2/5), lundi et mardi chez un, mercredi et jeudi chez l’autre puis vendredi, samedi et dimanche en alternance, ou selon une option 3/4 ou encore 5/9, etc. Il s’agit de trouver la combinaison la plus adaptée aux besoins de vos enfants et aux vôtres. Les vacances estivales, Noëls et les autres jours fériés doivent aussi être considérés.

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Il n’y a aucune recette magique qui s’adapte bien pour tous. La garde exclusive pour l’un des parents est recommandée avant l’âge de trois ans, le tout-petit ayant un grand besoin de stabilité. Par la suite, vous devez vous entendre soit à l’amiable, ou en médiation ou en cour. Idéalement, il faut rester flexibles. Le critère le plus important pour établir la garde est l'intérêt de chacun des enfants. Tout comme un juge le ferait, vous devez tenir compte de plusieurs facteurs pour analyser la situation et prendre une décision éclairée dans l’intérêt de chaque enfant. Voici quelques exemples de ces facteurs : l'âge de l'enfant; ses besoins; la capacité de chacun des parents de répondre à ces besoins ; la relation entre l'enfant et chacun de ses parents ; la relation entre l'enfant et les membres de la famille ; la stabilité de l'enfant ; sa santé physique et mentale ; la santé physique et mentale du parent qui désire obtenir la garde ; la disponibilité de chaque parent ; les habitudes de vie des parents (si elles affectent directement l'enfant) ; la situation des frères et des sœurs pour éviter de les séparer ; la volonté de chacun des parents que l'enfant conserve une relation avec l'autre parent.

Certains facteurs ne devraient toutefois pas entrer en ligne de compte dans votre décision. Parmi ces facteurs : le concubinage ou le remariage ; l'orientation sexuelle des parents ; la conduite antérieure de l'un des parents à l'égard de l'autre (par exemple : l'adultère) ; l'héritage culturel. Toutefois, ces critères peuvent être retenus s’ils ont un impact sur l’intérêt des enfants. Par exemple, un juge pourrait prendre en compte le fait que l’un des parents a eu dans le passé un comportement violent envers l’autre. 

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Le conflit de loyauté peut être induit par les parents (par leurs comportements ou leurs paroles) ou par les enfants eux-mêmes (qui observent la situation et en tirent des conclusions justes ou erronées). Il survient par exemple lorsque les parents se disputent ou se critiquent devant les enfants. Ces derniers peuvent alors penser qu’ils doivent prendre parti pour l’une ou l’autre des personnes qu’ils aiment le plus au monde. Ne voulant blesser personne, ils peuvent se sentir coincés entre leurs parents et c’est une situation très difficile à vivre pour eux. Les enfants qui vivent un conflit de loyauté peuvent être très heureux lorsqu’ils sont avec un de ses parents, mais bouder à leur retour chez l’autre. Ils donnent l’impression d’avoir passé un mauvais moment, pour ne pas faire de peine au parent qui s’est retrouvé seul en leur absence. Les enfants qui vivent un conflit de loyauté pourraient, par exemple : vivre de l’anxiété, être agressifs et se replier sur eux-mêmes; ne pas agir de la même façon avec chacun de ses parents; éviter de parler d’un de leurs parents parce qu’ils savent que cela crée un malaise; avoir moins envie de voir un de leurs parents ou même ne pas vouloir le voir du tout.

Ce conflit intérieur peut aussi se manifester à l’arrivée d’un nouveau conjoint. Les enfants peuvent sentir que leur père n’aime pas le nouvel amoureux de leur mère, par exemple. Pour rester loyaux envers leur père, les tout-petits pourraient alors cacher les bons moments qu’ils passent avec le nouveau conjoint de leur mère. Ou pire, inventer des histoires pour dire ce qu’ils croient que leur parent veut entendre.

De même, un enfant qui pense que sa mère souffre en son absence pourrait se sentir coupable quand il a du plaisir chez son père. Ce conflit peut même se produire s’il y a des chicanes entre ses parents et d’autres adultes importants pour lui, comme ses grands-parents ou son éducatrice. Le conflit de loyauté apparaît chez les enfants de quatre ou cinq ans. Avant cet âge, ils sont trop petits pour le ressentir.

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D’abord et avant tout, il est important de tenir votre enfant en dehors des conflits autant que possible et de maintenir une relation respectueuse ou tout au moins cordiale et polie avec l’autre parent. Il faut dire et démontrer à votre enfant qu’il a le droit d’aimer ses deux parents, d’être heureux et de passer de bons moments lorsqu’il est avec l’autre parent. En général, le conflit de loyauté découle de tensions importantes entre les adultes qui comptent pour les enfants.

Réglez vos conflits d’adultes entre adultes et évitez de dire du mal du coparent devant votre enfant. Dites-lui qu’il a le droit de se sentir bien avec chacun de ses parents. Votre enfant a besoin que vous lui donniez clairement la permission d’avoir du bon temps avec son autre parent. Même si c’est difficile, l’ensemble de vos gestes (ton, sourire, etc.) devrait montrer que vous êtes content qu’il se soit amusé.

Rassurez-le. Dites à votre enfant que vous êtes heureux que l’autre parent compte pour lui. Il est important que votre enfant sache et ressente qu’il ne perdra pas l’amour d’un de ses parents en restant loyal envers l’autre. Il pourra ainsi conserver le lien dont il a besoin avec chacun.

Décidez à sa place. Il est préférable de ne pas laisser votre enfant choisir de rendre visite à l’autre parent ou d’habiter chez lui, par exemple. Même si cela n’est pas votre intention, cela le forcerait à choisir entre deux personnes qu’il aime. Il ne saurait pas quoi faire. C’est une responsabilité d’adulte.

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Il faut avant tout comprendre les raisons pour lesquelles votre enfant exprime cette volonté et tenir compte de son âge. Est-ce un caprice ? Est-il influencé par un tiers ? Ou réagit-il à un événement particulier ? De plus, on doit agir pour le bien-être et l’intérêt de notre enfant et mettre de côté nos désirs, rancunes et conflits antérieurs. Il faut éviter que notre enfant ait à choisir entre les parties et favoriser plutôt les contacts avec les deux parents. S’il y a discorde, on peut demander l’avis d’un expert comme un psychologue, un travailleur social ou un médiateur. Légalement, en bas âge, l’opinion de l’enfant est entendue, mais c’est aux parents de prendre la décision. Ensuite, pour les enfants de huit à onze ans, on tiendra compte de leur point de vue. Puis, pour les jeunes de douze ans et plus, leur position est fortement considérée.

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Il est important de questionner votre enfant afin de saisir les raisons pour lesquelles il ne souhaite plus habiter chez son parent et de trouver ainsi des façons pour que son séjour chez celui-ci se déroule mieux. Les enfants vivent une relation différente avec chaque parent. Chacun d’eux contribue au développement global des enfants de manière unique. Ces derniers ont besoin de l’apport de ces deux modèles pour se construire. Leur sentiment de loyauté envers chacun est inébranlable, puisqu’ils restent toujours à la fois les enfants de leur père et de leur mère.

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Il est tout à fait normal que les grands-parents gardent un contact avec les enfants après une séparation. Si un parent refuse qu’ils maintiennent ce lien, les grands-parents peuvent communiquer avec lui soit par téléphone ou par écrit pour clarifier la situation. Il est toujours préférable de trouver un terrain d’entente à l’amiable dans l’esprit de privilégier le bien-être des enfants. Selon la loi, seul un motif grave peut permettre de faire obstacle aux relations déjà établies des jeunes avec leurs grands-parents. Si nécessaire, les grands-parents peuvent entreprendre une démarche légale pour solliciter un droit de visite.

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Idéalement, c'est plus facile pour les enfants si la routine et le fonctionnement sont semblables dans les deux foyers : le dodo, les devoirs, le temps d’écran, etc. Dans la mesure du possible, tentez de vous entendre et d’éviter les incohérences, sinon votre enfant aura besoin d’une plus grande aptitude d’adaptation. Les résultats scolaires et le comportement des enfants dans leurs autres sphères de développement mettent d’ailleurs parfois en évidence les conséquences des disparités des règles de vie de chacune des familles. Dans certaines circonstances, vaut mieux communiquer par écrit que verbalement, à vous d’en juger. Mais, en aucun temps, vous ne demandez à votre enfant d’être le messager.

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